Etant donné la spécificité du site de Belém, nous proposons sa visite guidée uniquement en matinée. Thématiquement parlant, cette visite est centrée sur les Grandes Découvertes et l'ésotérisme. Au cours de la promenade, nous pénétrons dans le monastère des Hiéronymites et optionnellement dans le monument des Découvertes, dont les entrées payantes (respectivement 10€ et 4€ par personne) sont à ajouter au tarif de la visite. Nous n'entrons pas dans la tour de Bélem, dont l'intérêt réside avant tout à l'extérieur. Quant aux papilles, elles peuvent profiter d'une incursion dans la confiserie de Belém en fin de parcours.
Comme tout lieu classé à l’Unesco , le site est bondé de visiteurs de mars à novembre, auquel cas privilégier les jours de semaine durant cette période, les week-ends étant l'assurance d’une forte affluence touristique. Noter par ailleurs que la visite de l'église est rendue difficile par la tenue des messes le dimanche matin, et que le monastère est fermé le lundi (comme tous les monuments publics). Sur place, compter une demi-journée au minimum pour réaliser les activités listées ci-dessous et jusqu’à une journée complète pour l’ensemble des activités de la zone.
Parmi les manières de se rendre à Belém :
▪ la plus classique est d’emprunter le moderne tramway 15 (solution retenue lors de la visite guidée) depuis la Praça do Comércio (Baixa) qui s’arrêtera face au monastère des Hiéronymites.
▪ si la météo s’y prête, envisager de parcourir à pied ou à vélo les 6 kms qui séparent la Praça do Comércio de Belém, en suivant les quais nouvellement aménagés et la piste cyclable qui longe le Tage à partir de Cais do Sodré : une promenade des plus agréables qui passe sous le pont du 25 avril et permet d'observer l’estuaire, les pêcheurs, la croisette, les Docks (entrepôts reconvertis en restaurants), bercés par la brise et le soleil matinaux.
▪ d’avril à octobre, une mini-croisière d’une heure et demi assure la liaison entre Cais do Sodré, Cacilhas (rive opposée) et Belém. Le tarif (20€/personne) n’est pas excessif dans la mesure où le billet donne aussi accès aux tramways, funiculaires, et Aérobus, durant la même journée.
C’est le plus grandiose des rares vestiges de la Lisbonne manuéline (du nom du roi Manuel qui fit du Portugal la première puissance maritime du monde au 15e siècle). Un éblouissement orgueilleux et ingénu se lit dans l’exubérance de ce style manuélin, dont l’un des créateurs est l’architecte français Boytac : s’y mêlent les cordages, les palmes, les fauves, les coquillages, aux apôtres et aux martyrs, le tout chapeauté par la sphère armillaire, emblème de puissance et d’universalité du Roi Fortuné. Dédiée au succès de la première expédition de Vasco da Gama aux Indes, la construction du monastère fut financée par les profits du commerce des épices qui firent la richesse du Portugal des Grandes Découvertes. Dans la curieuse préférence de Manuel 1er pour les Hiéronymites (ordre de Saint Jérôme), très proches des Rois Catholiques, il faut lire la volonté d’union dynastique avec la Castille, ce rêve éternel d’une Ibérie unie, restauration de l’antique Hispania romaine.
Sentinelle de pierre montant la garde au ras de l’eau, cette tour s’élevait jadis en plein Tage. Le fleuve s’est ensablé et elle a été rejetée à la rive. Si ses ornements sculptés, ses balcons, ses coupoles mauresques, et la blancheur de sa pierre, lorsqu’elle apparaît au lointain, lui donnent la grâce d’une princesse, on découvre en l’approchant qu’elle est avant tout forteresse. Ses couleuvrines étaient pointées vers la mer, et dans ses basses fosses, que le fleuve inondait à chaque marée, des captifs croupirent pendant de longues années. La Tour de Belém reste une admirable relique dont l'intérieur a toutefois peu d'intérêt.
Difficile de ne pas faire une pause gourmande dans l’illustre pâtisserie du quartier. La fable raconte qu’un des anciens occupants du monastère (fermé en 1834) décida de continuer à y confectionner des tartelettes issues de la recette originale du couvent, recette secrète et immuable qui fut depuis exclusivement transmise aux maîtres-pâtissiers successifs. Une notoriété qui n’a pas été affectée par les revers successifs essuyés lors du concours du meilleur Pastel de Nata (nous pourrons vous révéler l’adresse des lauréats).
Une fois dans la pâtisserie, inutile de faire la queue, pénétrer dans ses dédales et s’asseoir dans une des salles où vous serez servis à table sans surcoût, ce qui permet aussi d’observer la fabrication encore artisanale (quoiqu'à un niveau industriel).
Construit en 1960 en hommage aux explorateurs portugais, ce monument rappelant une caravelle illustre bien l’esthétique de l’ère Salazar. Henri le Navigateur se tient à la proue, secondé par une foule de personnages historiques liés aux Grandes Découvertes parmi lesquels on peut s’essayer à reconnaître Vasco de Gama, Magellan, Camões, Saint-François-Xavier… Monter au sommet du monument (plutôt que la tour de Belém, souvent bondée et d’intérêt limité à l'intérieur) afin d’apprécier la vue la plus élevée sur le quartier, et sur la rose des vents dessinée au pied du monument, retraçant les itinéraires suivis par les navigateurs portugais.
Véritable trésor botanique, l'entrée en vaut le petit investissement car on y trouve des palmiers de toutes sortes, des figuiers géants, une petite forêt de Ginkgos et bien d’autres plantes exotiques provenant de tous les continents. Il faut aussi ajouter le jardin de Macao inséré à l’intérieur avec ses plantes asiatiques, et des serres abritant une plantation de caféiers auxquels des maladies sont inoculées, expérience uniquement envisageable dans un pays non-producteur de café. Enfin, il semble bon d’y trouver le repos à l’ombre et à l’écart de la foule des monuments voisins.
Ce musée est injustement boudé par les visiteurs. Dédié à l’histoire de la navigation portugaise, il illustre parfaitement les Grandes Découvertes (15-16e siècles) – le petit âge d’or du Portugal. L’exposition est accessible aux adultes comme aux enfants, présentant des maquettes de bateaux, instruments de navigation et cartes maritimes d’époque, uniformes, armes, peintures, etc.